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Caroline Merola

Caroline Merola

Caroline Merola est née à Montréal. Elle a obtenu un baccalauréat en arts plastiques de l’Université Concordia, à Montréal.

Elle se fait remarquer avec son premier titre Cent Dangers, pour lequel elle a investi toutes ses économies. Édition, impression, promotion, médias, elle se charge de tout et se fait connaître comme ça. Elle devient alors auteur en assurant les illustrations de bandes dessinées et de romans jeunesse. On lui doit, entre autres, l’affiche 1987 pour Amnistie international. Elle a également été animatrice et chroniqueuse à Télémétropole à l’émission Plexi-Mag (1986-1988), et en bande dessinée à la revue Titanic.

Invitée au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, à celui de Québec et à celui de l’Outaouais, Caroline Merola s’est désormais fait une place dans le monde de l’illustration jeunesse, à tel point qu’aujourd’hui on lui demande de nombreuses illustrations pour divers magazines et différentes maisons d’édition, tant au Québec qu’aux États-Unis.

Presse

[…] Même bercée par le succès, la création a ses contraintes et ses
difficultés: la nécessité de s’assurer un revenu stable,
l’inspiration, qui ne se commande pas toujours, et la solitude.



Ainsi, si Caroline adore son métier de créatrice de bédés et
l’entière liberté qu’il lui laisse, elle avoue toutefois que le
travail en solitaire finit parfois par lui peser. Sans compter qu’elle
ne pourrait jamais vivre des maigres revenus que lui rapportent ses
albums. Heureusement, elle a d’autres cordes à son arc. Depuis une
dizaine d’années, elle travaille comme illustratrice pour des
magazines et des maisons d’édition de livres pour jeunes. «Chaque
nouveau contrat représente un défi tout neuf. En fait, j’ai parfois
l’impression d’être payée pour m’amuser!»



S’il est valorisant, le travail de création n’en est pas autant
toujours facile. À cet égard, La Maison truquée, le troisième
album de Caroline Merola, lui a donné un peu plus de fil à
retordre. La fameuse panne d’inspiration, qui guette tous les
créateurs, l’a paralysée pendant six mois. «C’est arrivé à la page 15,
se souvient-elle très exactement. Je devais dessiner une cale de
bateau, mais je n’en avais jamais vu. Je n’avais aucun point de
repère. J’ai bloqué complètement.» Il faut dire que Caroline était
enceinte de six mois à l’époque et qu’elle avait d’autres soucis en
tête. Trois mois après la naissance de Béatrice, elle s’est rassise à
sa table à dessin et a continué comme si de rien n’était.



Comme dans ses bandes dessinées précédentes, on retrouve dans La
Maison truquée
la même signature, les mêmes traits finement
ciselés. Par un jeu subtil de clair-obscur, Caroline Merola propose
divers éclairages et suggère des ambiances. Ses personnages évoluent
presque toujours dans des décors rétro qui rappellent vaguement les
années 1950, une époque qu’elle affectionne tout particulièrement.



[…]



«Ma vie est riche et bien remplie. C’est une des raisons pour
lesquelles je n’aime pas tellement voyager. Je m’ennuie de ma table à
dessin, de mon chez-moi», avoue la jeune femme qui, pourtant, peuple
ses dessins de décors exotiques. «C’est ma façon à moi de voyager, par
le dessin, l’imaginaire…» […]



Ève Méthot, «Caroline Merola au pays de la bande
dessinée», Coup de pouce, août 1994.

[…] «Quand je fais de la BD, je veux réussir à intéresser le
lecteur, à lui donner envie de tourner la page, sinon, j’ai manqué mon
coup! Je ne cherche pas à faire passer un message, mon but, c’est de
divertir et surtout de captiver! Et pour cela, il faut d’abord créer
une atmosphère, par les décors et les lieux essentiellement, et aussi
avec l’histoire, le mystère.»



On remarque bien, d’ailleurs, dans tout ce qu’elle fait (mais
particulièrement dans la bande dessinée) l’importance et le soin
accordés à la représentation des lieux, aux effets d’ombre et de
lumière et aux jeux de perspective. Le résultat: des ambiances fortes
et la sensation de suivre, comme au cinéma, une histoire en mouvement
dans un décor intensément cohérent. Elle m’explique sa démarche: «La
bande dessinée se lit rapidement et ce qui en reste tient de
l’impression. Je me souviens, par exemple, de quelques scènes de nuit
dans Tintin. Il y avait dans ces rues de ville, dans ces éclairages de
magasin, une atmosphère incroyable! C’est ça, la bande dessinée. Bien
sûr, les personnages sont au premier plan, mais les décors et
l’ambiance, c’est très important.»



[…]



Le travail d’illustration complète à merveille sa carrière de
bédéiste. Caroline Merola s’imagine difficilement délaisser l’un au
profit de l’autre: «Tandis qu’il y a un aspect somme toute répétitif à
faire des bandes dessinées, pour l’illustration, chaque image est une
aventure! Je commence sans savoir ce qui va arriver en chemin, je
travaille avec les erreurs et le résultat est souvent différent de
l’idée de départ. Par contre, en bandes dessinées, le travail le plus
difficile reste le découpage technique: raconter et placer toute
l’histoire, dans sa tête et sur papier. Le reste se fait presque tout
seul…»



[…]



On reconnaît le style de Merola sans la série «Le Monde de Margot»:
l’irruption tourbillonnante du magique dans le quotidien, des
histoires à la frontière du fantastique et du merveilleux. Chacune des
histoires de la série s’articule autour de personnages archétypes du
merveilleux qui se glissent dans le monde bien concret de la petite
Margot: la souris des dents, une sorcière, le chat botté, le loup, les
fées, etc. Le résultat enchante l’auteure, d’autant plus que la joute
ne lui a pas semblé facile: «Travailler avec Rémy Simard et Paule
Brière a vraiment été une bonne expérience. Habituellement, ce n’est
pas mon genre de retoucher l’ouvrage, d’y revenir. Quand je fais une
illustration, si je la rate, je la recommence. Et c’est rare. Mais là,
j’ai dû retravailler la structure du Petit Géant, la première
version était trop compliquée et partait dans tous les sens.
Finalement, je suis très satisfaite du résultat!»



Béatrice et Olivier, les deux jeunes enfants de Caroline Merola,
sont pour elle une source d’inspiration. Les enfants qu’elle dessine
leur ressemble et, toute à l’écoute de leurs préoccupations, elle est
plus que jamais près du monde de l’enfance: «Ça change ma perception
des choses, explique-t-elle. Je n’aurais pas pu écrire «Le Monde de
Margot» sans ma fille, qui va avoir six ans. Je voyais ce qui
l’intéressait: la sorcière, ses habitudes, sa nourriture, sa
maison. Elle en redemandait! Plusieurs idées sont venues de
conversations et de jeux avec elle. Si je n’avais pas eu d’enfants, je
n’aurais pu être dans un tel esprit de création. Pour ma fille, comme
pour moi lorsque j’étais petite, les choses du merveilleux existent
quelque part… Les fées, les sorcières, c’est vrai… ou elles ont existé
ailleurs, il y a longtemps. Permettre à cette rêverie-là de se
poursuivre, c’est laisser voir aux enfants un monde rempli de mystères
et de phénomènes insoupçonnés. La vie, ce n’est pas seulement l’école:
on peut voir à quel point les mondes que les enfants s’inventent sont
riches et beaux. Et il y a une petite part de ces mondes-là qui existe
vraiment. Les livres contribuent à recréer cet univers. Voilà pourquoi
ces petits romans sont un peu, pour moi, un hommage aux contes de mon
enfance.»



Isabelle Crépeau, «Sur l’aile d’une fée: Caroline
Merola», Lurelu, automne 1998.

Les Éditions du Boréal
3970, rue Saint-Ambroise, Montréal (Québec), Canada H4C 2C7
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