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Monique LaRue

Monique LaRue

Monique LaRue est née à Montréal en 1948. Titulaire d’une maîtrise en philosophie (Université Paris IV-Sorbonne, 1971), elle a terminé en 1976 un doctorat ès lettres de l’École pratique des hautes études, sous la direction de Roland Barthes. Tournée vers l’enseignement, elle a aussi été membre de différents comités de rédaction (1981-1983, revue Spirale; 1989-1990, revue Possibles), ainsi que, de 1986 à 1989, du Comité consultatif du service des lettres et de l’Édition du Conseil des Arts du Canada. Elle a également collaboré au quotidien Le Devoir, de 1983 à 1991, en signant de nombreux articles dans les pages littéraires. Elle est membre de l’Académie des lettres du Québec.

Romancière, Monique LaRue est actuellement secrétaire de rédaction de la revue Les Écrits. En 1996, elle recevait le Grand Prix du Journal de Montréal pour son roman La Démarche du crabe (Boréal 1995). Elle s’est également mérité le Prix du Gouverneur général du Canada 2002 pour son roman La Gloire de Cassiodore (Boréal 2002) et, en 2009, le prix Jacques Cartier du roman de langue française pour L’Œil de Marquise (Boréal 2009).

Presse

À propos de La Gloire de Cassiodore



[…] Prof de littérature et écrivaine depuis vingt-cinq ans, Monique
LaRue a imaginé une histoire finement ciselée au cœur d’un collège, le
temps d’une année scolaire au cours de laquelle deux personnages
évoluent chacun dans leurs convictions. Son roman s’intitule La
Gloire de Cassiodore
et met en scène deux protagonistes: l’un est
prof des classiques, l’autre est prof de création littéraire et
farouchement opposée à l’enseignement des classiques qu’elle décrit
ainsi: «Des livres lourds qui donnent l’impression que lire est
difficile, des auteurs morts qui donnent l’impression qu’il faut être
mort pour écrire.»



Si La Gloire de Cassiodore peut parfois ressembler à un
mémoire sur l’éducation, le propos n’est jamais magistral, bien au
contraire. Monique LaRue a créé des personnages prototypes dont
plusieurs sont des femmes. Ces enseignantes et écrivaines ajoutent un
peu de pétillant dans le décor souvent morne du collège. Tout en
racontant les démêlés du corps professoral, avec doigté et ironie, la
romancière rend hommage à ceux et celles qui, dans l’ombre,
transmettent un savoir essentiel, surtout quand il d’agit de la
dernière occasion rêvée.



«Pour bien des gens, le collège est la fin de l’éducation, lance
LaRue, et le cours de littérature obligatoire, leur dernier contact
avec la culture. Pour d’autres, c’est un passage très important, un
carrefour primordial, c’est souvent là que les choses tournent.» D’où
la noble mission du prof de lettres.



La Gloire de Cassiodore est une ode à la communication,
c’est-à-dire cette tentative d’analyser le silence de l’écrivain dans
la solitude de son petit coin de travail. La plume de Monique LaRue
démontre que cette opération a tout pour être magique. […]



Paul-François Sylvestre, «Nouvelles du Québec et de la
Belgique», L’Express, 23-29 avril 2002.

À propos de La Gloire de Cassiodore



Monique LaRue aborde la question cruciale de la transmission du
savoir dans son cinquième roman, La Gloire de Cassiodore, qui
paraît ces jours-ci aux Éditions du Boréal. Le lieu: un
collège. L’époque: maintenant. Le héros: le prof qui enseigne. Les
vilains: les pédagogues, les réformateurs, les militants, les
administrateurs, les créatrices… La victime: l’intelligence.



De l’ironie comme l’un des beaux-arts.



[…] Monique LaRue abandonne cette fois les ficelles du polar pour
plonger dans le roman de mœurs. Histoire de se frotter au
bourdonnement d’un milieu aussi clos que sait l’être un collège.
Environnement qu’elle appréhende principalement par le biais de
quelques profs choisis ayant la noble tâche d’enseigner la
littérature, le plus souvent, à des ignares complets. Spécimens variés
au rang desquels figurent notamment des «créatrices», des adeptes de
la pédagogie de la réussite, des chasseurs de fautes et des tenants
des théories littéraires à la page.



[…] C’est la colère qui a poussé la romancière à écrire et à
terminer La Gloire de Cassiodore. L’aveu surprend venant d’une
femme à l’attitude posée et au regard calme comme le sien, mais pas de
la part d’une romancière qui a écrit un jour qu’il n’y avait de vérité
que dans la colère.



«Ce roman est né d’un sentiment profond d’indignation face à
l’indifférence, voire à l’ignorance de la société relativement au
milieu collégial. Et je ne crois pas que ce soit uniquement propre au
Québec. Si on lit les journaux français ou si on s’intéresse à ce qui
se passe ailleurs, lorsqu’on parle d’éducation, on voit bien qu’on
s’interroge sur l’école primaire et l’école secondaire, tandis que le
collège semble aller de soi. Alors que ce n’est pas vrai du
tout. C’est là qu’aboutit le système d’éducation, là qu’arrivent les
jeunes adultes qui quittent leur famille… Or personne ne se sent
vraiment responsable des collèges. À quoi s’ajoute le sentiment que le
métier d’enseignant est passablement méprisé. Pas volontairement. Mais
inconsciemment. Tout cela a fait que j’ai poursuivi l’écriture
jusqu’au bout.»



Monique LaRue rend ainsi hommage à tous ces professeurs obscurs qui
agissent comme courroies de transmission du savoir. Selon elle, cet
apport dans la vie intellectuelle est dévalorisé, à tort puisqu’il
sert à élever le niveau de connaissance de la société. Elle n’est pas
contre la reconnaissance envers ceux qui font avancer le savoir. Pour
elle cependant, il ne faut pas augmenter l’excellence en faisant
abstraction du niveau général de la population. Dans le cas du Québec,
Monique LaRue avance également qu’une société ne se crée pas en une
fois ni en une seule génération. À son avis, c’est un travail qui doit
s’échelonner sur plusieurs générations. […]



Hervé Guay, «Quel héritage?», Le Devoir, 19-20 janvier
2002.

Les Éditions du Boréal
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