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François Ricard

François Ricard

François Ricard est né à Shawinigan en 1947.

Après avoir obtenu un doctorat de l’Université d’Aix-en-Provence-Marseille en 1971, il a été professeur de lettres françaises et québécoises au Département de langue et littérature françaises de  l'Université McGill. Il a dirigé la revue Liberté de 1980 à 1986, a longtemps été chroniqueur littéraire à la radio de Radio-Canada, a animé pour Radio-Québec une série documentaire sur le Québec des années 1930-1980, tout en  travaillant parallèlement à la rédaction de la monumentale Histoire du Québec contemporain avec Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert. Co-auteur d’un film, directeur de la collection « Québec 10/10 » un temps aux Éditions Stanké, il est aujourd’hui directeur de la collection « Papiers collés » et membre du comité littéraire aux Éditions du Boréal.

Auteur de fictions (entre autres du conte Le Prince et la Ténèbre et du récit L'Incroyable Odyssée), il est davantage connu comme critique littéraire et comme essayiste. Outre les nombreux articles qu’il a publiés au fil des ans dans des revues telles que Spirale, Liberté, L’Atelier du roman ou L'Inconvénient, articles dans lesquels il a puisé la matière de trois volumes d’essais (La Littérature contre elle-même, 1985; Chroniques d’un temps loufoque, 2005; Mœurs de province, 2014), on lui doit La Génération lyrique (1992), livre dans lequel il brosse le portrait de la génération des premiers-nés du baby-boom.

Il est aussi l’auteur de trois livres consacrés à Gabrielle Roy, dont il était proche: d’abord une étude de son œuvre publiée en 1975, puis une volumineuse biographie intitulée Gabrielle Roy, une vie (1996), et enfin un Album Gabrielle Roy (2014). Il a également dirigé la publication de l’« Édition du centenaire » des Œuvres complètes de Gabrielle Roy (2009-2013). Par ailleurs, il est connu comme spécialiste de l’œuvre de Milan Kundera, ayant rédigé de nombreuses postfaces aux romans de cet auteur dans la collection « Folio » ainsi qu’une étude d’ensemble intitulée Le Dernier Après-Midi d’Agnès, avant de signer la préface et les notices de l’édition de l’Œuvre de Kundera dans la Bibliothèque de la Pléiade.

Élu à la Société royale du Canada en 1989, François Ricard a été fait Chevalier de l’Ordre national du Québec en 1997. Il a reçu la Grande Médaille de la Francophonie de l’Académie française en 2001, le Prix André-Laurendeau de l’ACFAS en 2005, le Prix Killam du Conseil des Arts du Canada en 2009 et la Médaille de l’Académie des lettres du Québec en 2011.

Presse

À propos de Gabrielle Roy. Une vie



[…] On sort de ce livre secoué, bouleversé, ému et, pour tout dire,
épuisé. Du moins est-ce cela que j’ai éprouvé durant plusieurs jours
après en avoir terminé la lecture. Ce sentiment a sans doute quelque
chose de la douleur du deuil, car une des grandes réussites de la
narration de Ricard est de parvenir à nous rendre infiniment proche,
tant dans ses forces que dans ses faiblesses, cette femme dont la mort
nous laisse accablé.



[…]



On ne saurait trop insister sur cette richesse, sur l’épaisseur
troublante et ultimement impénétrable qui caractérise les figures que
Ricard met ici en scène. Qui fut, au fond, Gabrielle Roy? Le biographe
est conscient des limites de son investigation, et il est un ennemi
juré de ce qu’on pourrait appeler l’acharnement herméneutique ou à
plus forte raison, psychanalytique. Il indique des lignes de force,
des tendances, des contradictions, en admettant parfois qu’il n’y a
pas lieu de creuser davantage. Les paradoxes, du moins, ne manquent
pas. Cette femme qui paraît si souvent peu généreuse (surtout dans la
première moitié de sa vie) connaît pourtant de profondes et longues
amitiés et subvient par ailleurs jusqu’à la fin aux besoins de sa
pauvre sœur Clémence. Cette ambitieuse assoiffée de gloire supporte en
fait très mal celle-ci et elle a tendance à fuir.



[…]



Très attendu, tant à cause de l’importance de son sujet que de la
crédibilité de Ricard comme essayiste et comme historien, attendu
aussi parce que les biographies d’écrivains ne sont pas légion au
Québec, Gabrielle Roy. Une vie place la barre décidément très
haut pour tous les biographes à venir, tant par sa documentation
exemplaire que par la qualité de ses jugements et ce qu’on pourrait
appeler sa performance proprement littéraire. Ricard sait quand
s’effacer derrière ce qu’il raconte, et quand intervenir pour
commenter tel fait, voire son propre travail de biographe.



Il affrontait en outre ce problème particulier de devoir se mettre
lui-même en scène dans la dernière partie de l’ouvrage, puisqu’il a
joué un rôle fort important pour Gabrielle Roy dans les dernières
années de sa vie. On apprend même que l’écriture de ce récit admirable
qu’est De quoi t’ennuies-tu, Éveline? doit beaucoup à sa
plume, à partir d’un brouillon que la romancière malade n’avait plus
la force de retravailler. Sa présence, ses interventions, Ricard les
traite sobrement, avec une justesse qui ajoute à l’émotion du récit et
qui ne va pas sans détails cocasses, comme celui de cette fameuse
balançoire de jardin que Gabrielle pousse du pied avec la plus grande
énergie et qui devient pour le biographe un véritable supplice…



Bref, savoir et plaisir, raison et émotion font ici un heureux
ménage. Et en sortant de ce livre, même si l’on sait que toute
biographie comporte un regard subjectif et présente une
version des faits, on a bien du mal à imaginer que cette version
ne soit pas assez définitive, qu’on ne puisse pas parler à son sujet
de la vie de Gabrielle Roy, établie pour longtemps dans sa
singularité, réinventée jusque dans sa plus profonde et humaine
vérité.



Pierre Nepveu, «L’écriture souveraine, malgré
tout», Spirale, novembre-décembre 1996.

À propos de Gabrielle Roy. Une vie



Il y a près de vingt-cinq ans, un jeune professeur de lettres de
l’Université McGill osait demander, à l’instar de plusieurs chercheurs
et journalistes, un entretien à l’écrivaine Gabrielle Roy afin de
peaufiner l’introduction d’un livre d’analyse qu’il consacrait à son
œuvre. Contre toute attente, cette dernière acceptait de rencontrer
l’intrépide et l’invitait même à sa résidence secondaire de
Petite-Rivière-Saint-François, dans Charlevoix.



de 64 ans et François Ricard, l’amitié apparaît naturelle.

«On est devenu rapidement très proche et j’ai été son ami et son
secrétaire durant les dix dernières années de sa vie», raconte sans
insister celui qui signe aujourd’hui une magistrale biographie,
sobrement intitulée Gabrielle Roy. Une vie. «Vers la fin de sa
vie, sa propre existence était devenue son obsession, explique
François Ricard. Quand elle a terminé son autobiographie La
Détresse et l’enchantement,
elle m’a remis son manuscrit en me
disant: «Vous le publierez après ma mort, mais servez-vous-en d’abord
pour écrire ma vie.» Je me suis alors senti tenu d’écrire sa
biographie même si j’ai beaucoup de réserve à l’égard de ce type
d’ouvrage qui détourne l’attention de ce qui compte, à savoir l’œuvre,
vers des choses secondaires. Mais il faut savoir renoncer à ses
théories quand c’est nécessaire car le cas de Gabrielle Roy est
particulier: son œuvre appelle une biographie.»



Afin de restituer avec objectivité et précision les différentes
étapes de la vie intellectuelle et privée de Gabrielle Roy, François
Ricard s’est livré à un minutieux travail d’historien.



En plus de scruter à la loupe les livres, les articles et les
milliers lettres qu’elle a rédigées, il a épluché ses archives
personnelles, interviewé plus de 150 personnes et ratissé les lieux où
elle a vécu, aimé et enseigné. «Cet ouvrage m’a coûté 25 années de
préoccupations, dix années de recherche et trois d’écriture», précise
François Ricard. […]



Dominique Paupardin, «Une sainte de la littérature»,
La Presse, 6 octobre 1996.

À propos de La Littérature contre elle-même



Auteur d’une remarquable biographie de Gabrielle Roy et de
l’influent essai La Génération lyrique (qui continue
d’alimenter des débats et des essais, ici et en France, 10 ans après
sa parution), coauteur de l’Histoire du Québec contemporain,
François Ricard est un intellectuel influent et un critique littéraire
sensible et précis. Professeur de littérature québécoise et française
à l’Université McGill, il a écrit de nombreux textes critiques dans la
revue Liberté, textes qui lui ont valu une belle
reconnaissance, entre autres de Milan Kundera. Il y a quelques années,
l’auteur de L’Immortalité avait en effet demandé à Ricard de
«postfacer» les rééditions de l’ensemble de ses romans en collection
Folio, après que Kundera avait assuré la préface où, avec raison, il
salue Ricard comme l’auteur d’une «vraie critique littéraire»,
approfondie et non régie par les obligations de l’actualité.



Écrits il y a une vingtaine d’années, ces essais sur André Major,
Italo Calvino, Philip Roth, Henry James, Gabrielle Roy, Carlos Fuentes
et, bien sûr, Milan Kundera ne semblent pas avoir vraiment vieilli –
preuve, s’il en est une, qu’ils n’étaient pas écrits sous la pression
des modes. De plus, la dernière section du livre, fortement intéressée
au rapport culturel entre le Québec et le reste du monde, regroupe des
réflexions identitaires fort intéressantes, entre autres quand il
s’intéresse aux «relais» culturels que représentent pour nous l’Europe
(surtout la France) et les États-Unis. Dans ce dernier cas, on
voudrait bien dépasser sa pensée proeuropéenne et rêver d’un Québec
dont les «relais» iraient aussi vers l’Asie, l’Amérique latine,
l’Afrique et l’Océanie et même, pourquoi pas, vers le Canada
anglais.



Rémy Charest, «De Chine, de Grèce et du Québec», Le Soleil,
9 juin 2002.

À propos de Inventaire des archives personnelles de Gabrielle
Roy



En grand spécialiste de Gabrielle Roy, François Ricard propose
aujourd’hui un ouvrage qui séduira tous les amateurs de l’œuvre de cet
écrivain comme il intéressera les chercheurs. Dans ce livre, le
lecteur trouvera «une description complète et raisonnée de cette
documentation, répartie en six groupes: manuscrits relatifs aux textes
épars de Gabrielle Roy, manuscrits d’écrits posthumes et inédits,
correspondance, contrats d’édition, autres documents et
iconographie».



«Gabrielle Roy. Inventaire des archives personnelles de
l’auteur», Le Devoir, 14 mars 1992.

Les Éditions du Boréal
3970, rue Saint-Ambroise, Montréal (Québec), Canada H4C 2C7
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