Les écrivains que nous aimons ne comptent-ils pas parmi nos amis les plus chers ? Ne nous adressons-nous pas à eux dans le secret de notre âme ? Qui n’a pas rêvé qu’un jour ceux-ci lui répondent ?
Robert Lalonde est depuis toujours un fervent lecteur des lettres de Gustave Flaubert. Dans ce roman à la prémisse audacieuse, Lalonde revendique « l’imagination que donnent les vraies tendresses » – la formule est de Flaubert – pour engager une correspondance outre-tombe avec l’ermite de Croisset. Séparés par la mort, unis dans l’obsession des mots, les deux compères échangent des propos d’atelier. S’ils vilipendent de concert leur époque, Lalonde réussit quand même à étonner son vieil ami en décrivant certaines innovations qui caractérisent son monde à lui, notamment une façon d’aimer, inconnue au XIXe siècle, qui accorde aux deux sexes une parfaite égalité.
Ce roman est un hommage passionné à un écrivain immense. Il est également un livre de sagesse qui nous permet de prendre un recul salutaire par rapport à notre présent trop souvent désenchanté.