Vous ne connaissez pas le parfum des craquias ? Savez-vous au moins ce que c’est ? Comment ça s’écrit ? J’avoue que j’ai dû moi-même chercher comment on épelle ce nom bizarre. Il y en a justement un gros plant derrière vous, le long de la clôture de madame Choquette, la vieille sorcière. Je vais vous montrer.
Michel Désautels nous invite à arpenter le quartier de son enfance, situé quelque part à l’est de la rue d’Iberville et au nord de la rue Bélanger. Le décor qu’il évoque est fait de quantités infinies d’odeurs qui sont les marqueurs de la vie. Ces parfums s’incrustent dans notre mémoire, tout comme les capitules de bardane – qu’on appelle aussi craquias – s’accrochent aux vêtements, au pelage des animaux, aux cheveux de notre petite sœur.
C’est le Montréal d’hier et d’aujourd’hui qui émerge à travers ces mots, celui des cours arrière où poussent les lilas, des ruelles maganées et des parties de baseball au parc, des familles d’ici et d’ailleurs, et des retours de l’école en pleine tempête de neige. Un Montréal vivant qui reste pour toujours niché dans le coeur d’un enfant.